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11 octobre 2012 4 11 /10 /octobre /2012 17:45

 

 

Les centrales de PALUEL et PENLY, en Haute-Normandie

 

Avec 6 réacteurs de 1 300 MWe, la Région Haute-Normandie vit en permanence sous la menace d'une catastrophe nucléaire. 11 % de l'électricité française sont produits sur le littoral, non loin de Dieppe et de Fécamp. Quoi qu'en pensent les partisans de cette industrie, cette abondance d'électricité nucléaire n'a jamais assuré la moindre protection des Seinomarins contre les émissions de gaz à effet de serre*, ni contre le chômage et la précarité énergétique. Bien au contraire, le nucléaire donne à voir ici la domination d'un modèle productiviste qui détruit l'environnement et méprise les habitants. Il faut dire qu'ici les gaspillages sont à l'honneur: la région Haute-Normandie se distingue par une intensité énergétique d'un autre âge (153 tep/M€ de PIB).

 

Les Hauts-Normands n'ont guère eu le choix. En dépit d'une décennie de forte résistance, le Plan Messmer a été exécuté ici avec résolution. La création de la centrale de Paluel, la plus ancienne du palier P4 de 1 300 MW, a été autorisée dès 1978 (pour une construction commencée en 1977) et celle de Penly, du palier P' 4, dès 1983 (pour une mise en service commercial en 1990 et 1992). Des manifestations de plusieurs milliers de personnes ont eu lieu à Dieppe au début des années 1980, des maires courageux ont essayé de s'opposer aux chantiers. Mais rien n'y a fait... à grands coups de censures, de subsides et d'intimidations, les 6 réacteurs nucléaires ont été construits par des milliers de travailleurs, dont des milliers de Turcs venus exprès d'Anatolie.

 

Ces 6 réacteurs hauts-normands (4 à Paluel et 2 à Penly) possèdent de nombreux points communs qui permettent de mieux comprendre leurs faiblesses. Ils ont été construits au bord de la mer afin de disposer d'eaux de refroidissement abondantes. Or ce choix s'est avéré plus compliqué que prévu... En effet, pour implanter ses deux CNPE (centres de production d'électricité nucléaire), EDF a dû araser le platier, combler des valleuses et construire des digues ô combien nocives. Les centrales sont ici des catastrophes environnementales qui ont détruit des habitats et, plus largement, un milieu naturel fragile. Ainsi. les falaises s'écroulent au nord du département, la pêche à pied sur l'estran n'est lus qu'un souvenir... sans parler des millions de litres de bore et autres produits chimiques rejetés en mer. Plus qu'un environnement, c'est un bassin de vie qui a été sacrifié au nucléaire.

 

La sûreté des centrales n'est aucunement garantie par cette localisation spécifique. Bien au contraire, le milieu marin les expose à des contraintes qui usent les matériels et abîment les gros œuvres. Les bâtiments réacteurs ne présentent plus à ce jour l'intégrité que l'on serait en droit d'attendre.

 

 

 

 

Les bétons sont entamés et des fissures ne sont pas sans nous inquiéter. Paluel, construite sur un socle karstique, est fragile à plus d'un titre, même si EDF minore sans le moindre scrupule les risques sismiques. Penly ne dispose quant à elle que de très faibles marges de sûreté face aux aléas marins. Loin de garantir l'alimentation en source froide, la mer se révèle un milieu incertain, qui explique l'irrégularité de la production des centrales. La mer ne répond d'ailleurs pas à tous leurs besoins en eau. L'Yères et la Durdent,petits fleuves côtiers, sont fatalement impactés par les prélèvements d'eau douce des réacteurs. C'est bien l'ensemble du littoral qui est souillé par l'industrie nucléaire, dont les emplois n'ont jamais compensé la disparition des activités traditionnelles.

 

Si les faiblesses et défauts des réacteurs de 900 MWe sont aujourd'hui bien connus à l'issue des premières séries de troisièmes visites décennales (VD3), ce n'est pas le càs pour les 1 300 MWe. Les exemples de Paluel et Penly permettent d'attester que ces réacteurs, guère différents de leurs prédécesseurs, présentent des risques indéniables et quelques défauts spécifiques. Ces fameux « quatre boucles» comme disent les ingénieurs nucléaires (chaque boucle se composant d'une pompe de circuit primaire, d'un générateur de vapeur et des tuyauteries les reliant) sont des machines capricieuses et dangereuses qu'il est grand temps d'arrêter.

 

Un rapide survol des avis de l'ASN permet.de prendre la mesure des problèmes. Les centrales du littoral haut normand connaissent trois grands types de défaillances.

1.Les prises d'eau en mer sont souvent l'objet de colmatages et d'incidents. ., La conduite doit fréquemment solliciter les systèmes ASG d'alimentation, en principe de secours, pour assurer le refroidissement du réacteur afin de ne pas interrompre la production d'électricité. Quand ils se prolongent, es défauts d'alimentation :Jn source froide entraînent jes arrêts d'urgence, dont a multiplication accélère l'usure des circuits primaires.

2.Le deuxième problème touche plus particulièrement le circuit primaire. Chose commune, les générateurs de vapeur (GV) connaissent des taux de colmatage préjudiciables à la sûreté. Afin de réduire les coûts de remplacement de ces équipements massifs, EDF n'a pas hésité fin 2011 à demander l'autorisation d'assembler, lors de l'arrêt planifié de 2015 (VD3) sur Paluel 2, de vieux GV stockés chez Framatome depuis 1997... La gestion comptable du risque n'est pas une rumeur. Comme l'explique clairement le syndicat SUD-énergie de Penly, la direction du site essaie à tout prix de réduire les coûts de maintenance, sans écarter aucun expédient. Pour plus de détails, voir par exemple l'article de Jade Lindgaard et Michel de Pracontal publié par Mediapart en juin 2011 **.

3.L'accident du 5 avril 2012 à Penly, dont toutes les conclusions n'ont pas encore été tirées à ce jour, donne à voir deux défaillances graves des réacteurs de 1 300 MWe. Il existe de très fortes présomptions de défauts génériques sur les pompes primaires, confirmées par des avis sévères de l'ASN sur Paluel. La fiabilité des RCV (contrôles chimiques et volumétriques) fait aussi l'objet de graves suspicions... sans parler des barres de contrôle souvent capricieuses, des cuves qui ne sont plus de toute première jeunesse, etc.

 

 

 

 

Toujours est-il que deux réacteurs ont été cette année à l'arrêt plus de 4 mois chacun, signe des difficultés d'EDF à maintenir son parc atomique, mais aussi de la surcapacité nucléaire française, puisque ces réacteurs n'ont manqué à personne.

 

Ces machines tournent mal et exposent les populations comme le territoire à des périls inacceptables. Mais le risque permanent se situe d'abord à l'intérieur des centrales. Il ne faut jamais oublier ceux et celles qui sont les premières victimes du nucléaire, à savoir les travailleurs, et en particulier les intervenants extérieurs. Paluel et Penly sont des centrales où les salariés souffrent. Pas un arrêt de tranche sans que des blessés soient hospitalisés (six en mai dernier à Paluel). Pas une année sans que les syndicats mettent en cause les directions, dernièrement sur le non respect de la réglementation du travail. Pas une année sans que des conflits sociaux aient lieu. Et il faut noter le courage de SUD­énergie Penly dans son travail d'information et de défense des travailleurs, face à une direction qui bénéficie toujours du soutien du syndicat majoritaire. Paluel est quant à elle marquée par la résistance de Philippe Billard et des copains dont les droits sociaux les plus élémentaires sont bafoués par EDF...

 

C'est pour toutes ces raisons que, selon nous, le nucléaire ne peut et ne Qoit plus durer. L'urgence est de fermer ces centrales, et de concevoir tous ensemble un autre modèle énergétique juste, solidaire, durable. Mais nous savons qu'une menace supplémentaire pèse encore sur la Haute-Normandie: la construction d'un second réacteur EPR... seulement reportée pour l'instant! .

 

Collectif« Stop EPR ni à Penly ni ailleurs»

 

* Selon Terra éco, la Haute-Normandie est la derniére région française en matiére

d'environnement. Les émissions de GES s'y élèvent à 20,4 TEC/hab contre 11 en moyenne

nationale.

http://www.mediapart.fr/journal/france/220611/nucleaire-incidents-en-serie-la -centrale-de-paluel

 

CONTACT:  stopepr-penly@orange.fr

                      

                       http://www.nanodata.com/sdn76

 Les alternatifs de seine-maritime : 02 35 58 00 56   75@alternatifs.org

 

 

 

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