Mort pour avoir manifesté au Testet,
Halte aux violences policières
Communiqué des Alternatifs du 2 novembre 2014
Sivens : éviter de nouveaux drames
Les Alternatifs saluent la mémoire de Rémi Fraisse et s’inclinent devant la douleur de ses proches.
Barrage de Sivens : Une mobilisation citoyenne de longue date
La mobilisation citoyenne contre le projet de barrage de Sivens n’a pas débuté le week-end dernier, mais dés 2011. Depuis des mois, des paysans, des riverains et des militants dénoncent un projet aberrant, dont l’objectif est de soutenir l’agriculture productiviste de quelques uns - créant à terme des impasses avec le changement climatique. Une soixantaine de jours de grève de la faim, pour obtenir la publication du rapport des experts et l’ouverture d’un débat, a été traité par le mépris. Depuis des mois ces opposants alertent sur la brutalité des forces de l’ordre.
Un passage en force dans un extrême violence policière
Début Septembre, les travaux ont été lancés pour un passage en force, dans une ambiance de manoeuvres militaires, avec l’objectif d’atteindre une situation irréversible. Si le gouvernement avait accepté d’écouter les arguments des opposants plutôt que de leur répondre par la force, Rémi serait encore vivant.
Non à la criminalisation des mobilisations citoyennes
De fait, le barrage de Sivens n’est pas le seul projet d’aménagement pour lequel le gouvernement français fait le choix de la répression et de la criminalisation des mobilisations citoyennes. Notre-Dame-des-Landes, la ligne ferroviaire Lyon-Turin, l’usine des 1000 vaches, OL Land, etc. sont autant de grands projets d’aménagement contre les dangers desquels se mobilisent de nombreux groupes citoyens.
Loin d’être un blocage rétrograde, ces mobilisations portent le refus de solutions dépassées qui ne prennent en compte que des intérêts productivistes. Plutôt que d’envoyer la troupe, il est temps d’écouter ce que disent les acteurs mobilisés à Sivens, à Notre Dame des Landes etc… vers la recherche collective de solutions innovantes à des problèmes réels, de pistes pour inventer une société réellement durable et respectueuse des écosystèmes.
Le gouvernement actuel qui n’a pas osé sanctionner les récentes destructions de portiques ni le saccage de bâtiments par des militants de la FNSEA, a réagi violemment face aux manifestations contre le barrage du Testet parce qu’il tremble devant la force de ces mouvements de contestation citoyenne ; ces mouvements préparent une nouvelle société, radicalement anticapitaliste, antiproductiviste, écologiste, autogestionnaire, une société à l’opposé de celle qu’il soutient.
Cette société écologique et démocratique est à notre portée : pour Rémi, pour toutes et tous, amplifions le mouvement !
Netanyahou : au bout du bout de la folie !
Le Général De Gaulle, ou Peter Botha, avaient su regarder le sens inéluctable de l'histoire. Ils avaient vu l'imparable défaite de la politique violente, sanglante, menée par leur pays. Ils avaient su porter les résolutions évitant de plus grandes souffrances encore. Aussi terrible qu'ait été les années précédentes, c'est ce choix préservant nombre de vies humaines qui demeure dans les mémoires. Le Général De Gaulle et Peter Botha sont entrés dans l'histoire avec ce visage souriant de la raison humaine. Yitzhak Rabin était de cette trempe, mais ils l'ont assassiné.
Que demeurera-t-il dans l'histoire de Netanyahou sinon cette sale tête devant les caméras lorsqu'il découvre que son attaque contre Gaza tourne à la catastrophe politique grâce à la détermination de la résistance palestinienne. Cette même tête déconfite apparaît lorsqu'il mesure que les violences montantes sur Jérusalem-Est ne lui sont plus d'aucun support diplomatique. Voilà, il était allé au bout du bout sans rien comprendre, fier de ses rodomontades. S'il n'avait porté tant de sang sur les mains j'aurais eu de la pitié pour cet homme à la lamentable destinée finissante.
Voilà, ce passage terriblement sanglant de cette histoire s'achève. La page se tourne. Ne subsiste comme interrogation « que » l'ampleur du sang versé dans ce dernier chapitre.
La page se tourne. La Suède reconnaît la Palestine. Un à un les parlements européens votent en faveur de ce même choix. Ces décisions s'opèrent avec le soutien public de centaines de « personnalités » israéliennes du monde politiques, diplomatiques, militaires. Cette fois, les habituels intellectuels ont été rejoints par des personnes nouvelles pour franchir ce pas audacieux de s'opposer frontalement au gouvernement. Il y a peu, quelques mois à peine, ces derniers avaient encore une posture de retenue proche de la soumission. Ils jetaient encore la responsabilité de la situation sur les Palestiniens. Ils s'en remettaient à une solution par la négociation sans contrainte étrangère. La page se tourne. Surtout lorsque l'allier américain flanche à sa façon en procédant par petites phrases qui « échappent » dans la presse.
Tout tourne à en donner le tournis à ceux qui ont gobé et suivi sans ouvrir les yeux. Certains viendront nourrir une OAS israélienne, d'autres vivent le déchirement de celui dont les yeux se décillent.
Et dans ce bouleversement Netanyahou va au bout du bout de sa folie ! Terrible ! Désastreux ! Ces derniers moments de cette politique extrémiste vont marquer de haine les mémoires à venir. Ces morts supplémentaires sont encore plus absurdes que les premières.
Pitoyables dernières heures d'un fou de guerre, « banalité du mal » pour ceux qui le suivent.
La page est tournée. Elle s'est irrémédiablement tournée avec cette dernière offensive contre Gaza, mais cette fin était annoncée depuis quelques années. Quelques-uns avaient averti il y a quelques années, dont Eli Barnavi, diplomate israélien et historien, avertissant qu' « aucun pays dans l'histoire n'avait jamais gagné contre le monde », qu'il fallait « bouger vite ». L'hésitation et la dévotion à Israël avait éteint cet appel à l'urgence. Le confort de celui qui domine lui donne toujours l'illusion d'avoir du temps.
Stop, c'est fini. Les Palestiniens ont d'abord eu le courage et l'intelligence de ne pas répliquer aux morts et provocations infligées par Israël tout le temps des négociations de paix exigées par les USA. Plus de 60 morts au fil des mois dans un sang mêlant enfants, jeunes sportifs, pêcheurs et quelques dirigeants du Hamas. Nul n'a répliqué, pas même le Hamas. 9 longs et sanglants mois. Puis Israël trouve un prétexte fallacieux pour jeter ses forces sauvages sur Gaza. Un carnage vu dans le monde. Une résistance palestinienne déterminée qui rendait d'un coup sans avenir la stratégie guerrière israélienne. Pas de paix par la guerre... Continuer n'est plus possible pour les alliés / subordonnés occidentaux. C'est fini, la page se tourne.
Nous en sommes aux dernières convulsions de cet horrible drame. La fin peut être encore longue et abominable mais c'est fini, la page se tourne sous nos yeux. Netanyahou et les racistes du grand Israël ont perdu. Il y aura la Palestine avec des frontières imposées, aussi solides que tout état reconnu internationalement. Avec un immense retard, comme pour l'Afrique du Sud de l'apartheid, le monde dit stop (et s'en glorifiera plus tard, comme tous les résistants de la dernière heure).
C'est fini, la page se tourne. Demeurent les convulsions d'une politique qui se meurt. Convulsions sanglantes, provocations... Les regards ont déjà changé : le monde ne compatit plus aux morts israéliens. Ils ne sont plus la continuation de la Shoa. Ce sont d'autres morts, d'une autre histoire. Une histoire cruelle dont les israéliens ne sont plus les victimes mais les responsables.
Que ce soient les palestiniens de Hébron ou les israéliens des arrêts de bus, aujourd'hui celui qui apporte la mort a le visage de Netanyahou, lui qui refuse l'exigence de paix.
Netanyahou est coupable de tous ces morts, palestiniens comme israéliens. Le Tribunal International doit juger ce sale type pour ses responsabilités contre un peuple, mais les israéliens parents de des morts devraient l'amener devant leurs Tribunaux pour avoir sacrifié leurs proches à seule fin d'une médiévale soif de conquête territoriale.
Triste histoire que ce pays qui fut rêvé, qui fut espéré par une partie des juifs espérant tout à la fois un refuge et un paradis. Une page se tourne d'une politique sordide, mais un rêve doit demeurer pour porter de la beauté. Ce rêve a plus que sa place dans un horizon de paix, il suffit d'y adjoindre la fraternité et l'égalité de tous les êtres humains. Cela aurait dû relever de l'évidence avec l'histoire juive que nous portons... Leçon douloureuse que cette facilité à piétiner les valeurs humaines. Leçon angoissante, aucune histoire aussi douloureuse soit elle ne protège de la violence et du mépris de l'autre...
Demain, que les juifs qui ont fait choix d'Israël, dont je ne suis pas, se souviennent de notre histoire commune et des valeurs défendues par nos ancêtres. Alors nous pourrons nous retrouver, en nous engueulant comme il se doit dans nos traditions, mais heureux de continuer de façon différente cette histoire dure mais belle qui se transmettra en nous.
Sauf si.... nous laissons poursuivre la folie Netanyahou de feu de sang
Serge Grossvak
Juif Autrement... Autrement que ces méprisables guerriers qui dominent encore un temps.
Serge Grossvak
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